mardi 29 septembre 2009

Les nouveaux fastes de la Mamounia

Winston Churchill, Catherine Deneuve, la reine Elizabeth II, Nelson Mandela... y sont séjournés, entre autres. Le lieu est mythique. L'adresse, de renommée planétaire. Après trois ans de rénovation, l'hôtel ouvre de nouveau ses portes, le 29 septembre prochain. Le tout dans un style arabo-andalou, signé Jacques Garcia.

A Marrakech, au cœur de la Médina, la Mamounia est une des perles du Maroc, un des plus célèbres palaces du monde. Sa situation est déjà bénie des dieux, dans un parc de huit hectares qui s'étend le long de remparts datant du XIIème siècle, à cinq minutes de la mosquée Koutoubia et de la place Jemaa El Fnaa.
Ici , l'extérieur est aussi luxuriant que l'intérieur. Les jardins Arsest El Mamoun qui entourent l'hôtel, ont d'ailleurs donné leur nom au lieu. Pour la petite histoire, ils furent créés au XVIIIème siècle par le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah pour le mariage de son quatrième fils Moulay Mamoun. Ainsi est le Maroc, baigné par les fastes de l'Orient !
En 1922, l'établissement voit donc le jour et les architectes de l'époque, Henri Prost et Antoine Marchisio, en dessinent les plans. Le temps est passé et la demeure a vieilli, d'autant plus que depuis sa naissance, elle avait cumulé des styles divers. Il y a trois ans, la Mamounia fermait ses portes pour subir un lifting salutaire. Cet automne, elle dévoile son nouveau visage dans un luxe subtil et discret, l'estampille des lieux indémodables.

Style andalou-marocain

"L'idée était de rendre les lettres de noblesse à cet établissement qui est une véritable icône au Maroc, explique Denys Courtier, le nouveau directeur exécutif du lieu, (anciennement au Florida en Espagne et au Park Hyatt à Paris). Il fallait donc tirer un trait sur son look un peu désuet, ses vestiges Arts Déco et néo-classique, oublier la rénovation en 1986 par André Paccard, architecte du roi Hassan II, et le réaménagement en 2000 par Alberto Pinto. Le décorateur parisien Jacques Garcia, qui a déjà re-décoré de nombreux grands palaces internationaux, nous a semblé parfait pour répondre à cette demande. Car la Mamounia est une marque à elle toute seul, quelque chose d'unique et de rare, quelque chose de très haute couture."
Côté déco, retour aux sources donc ! Un style andalou marocain plane désormais sur le patio, le lobby, le grand salon, les salles de réception, les villas privatives, les suites Churchill, Orient Express, XIXème siècle, mais aussi dans les deux cent dix chambres, « deux cent dix clés », rectifie Denys Courtier.
Ici, le métissage entre tradition artisanale et équipements ultra contemporains a fait des merveilles. Le résultat est éblouissant, avec une déclinaison de mosaïques, de zelliges et de plâtres blancs sculptés, qui rendent hommage à la Medersa, la plus ancienne école coranique de la ville. Tout a été en outre réalisé par les artisans d'art du pays, une des conditions sine qua non du cahier des charges.

Voyages sensoriels

"Nous avons surtout travaillé sur l'expérience sensorielle, confirme Denys Courtier, afin d'offrir à cet établissement mythique un côté plus sensuel, plus mystérieux, lui ôter son côté un peu empesé, sans pour autant le banaliser." Dans les corridors et dans les salons planent donc les effluves des parfums d'ambiance signés Olivia Giacobetti.
Cent soixante dix tenues ont été dessinées pour les serveurs, les majordomes, les femmes de ménage, afin de créer une certaine fluidité esthétique. "Nous avons donc cherché à rajeunir le lieu, à l'adapter à la vie d'aujourd'hui. Ici, nous n'imposons aucun code vestimentaire, mais demandons seulement que notre clientèle soit habillée chic et casual. La cravate n'est plus obligatoire comme autrefois. Le port du marcel est tout de même prohibé."

Grands crus et légumes bio

Côté gastronomie, l'excellence est également à l'ordre du jour, avec une carte française signée Jean-Pierre Vigato ( l'Apicius), une carte italienne concoctée par Alfonso Iaccarino, et un restaurant marocain dirigé par Rachid Agouray, reconstitué dans un riad inspiré d'un palais de l'Alhambra. Situé dans le parc, le restaurant domine l'Atlas et la Médina. Ici, on travaille les saveurs avec des produits frais et authentiques, et des légumes provenant d'un potager biologique proposant, entre autres, quinze variétés de tomates...
Autour de la piscine, un pavillon propose les délices d'un planant buffet méditerranéen. Autre atout du lieu, les cinq bars, le salon de thé et la cave riche de trois cent appellations comprenant des vins français, marocains, italiens, et provenant également du nouveau monde.
Construit sous la piscine de sept cent mètres carrés remplie d'une eau à l'ozone ( c'est-à-dire sans chlore, idéale pour l'environnement ) le Spa de 2500 mètres carrés propose des soins signés des grands noms de la cosmétique actuelle, Shiseido, Maroc Maroc, Jean-Michel Faretra, la Ric, pour la beauté des mains et des pieds, mais aussi des produits signés du nom de l'établissement à base de savon noir, de ghassoul, d'huile d'argan, d'eau de fleur d'oranger et d'eau de rose pure...

Carte : entre 80 et 100 euros en moyenne.
Chambre : chambre standart aux environs de 600 euros la nuit.
renseignements : www.mamounia.com et catalogues Emotions de Kuoni et Secrets de Jet Tours.

L'hôtel est ouvert toute l'année et les restaurants et les bars sont également ouverts aux clients extérieurs.

Serge Gleizes

Menstyle

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