mercredi 25 novembre 2009

Marrakech, locomotive du tourisme

Une réunion du Comité exécutif du CRT (Conseil régional du Tourisme) de Marrakech, une conférence de presse ensuite du ministre du Tourisme, tombée à point nommé dans une conjoncture tâtonnante, interrogative sur une possible relance après des mois de crise économique internationale. Si en effet Mohamed Boussaïd, ministre du Tourisme, a mis l'accent sur la « nécessité de renforcer la qualité du service pour promouvoir le secteur », il a aussi souligné les efforts que le gouvernement déploie pour redonner son lustre à Marrakech, considérée à juste titre comme la locomotive nationale. Le directoire du CRT de Marrakech, à sa tête Hamid Bentahar, la conviction et l'espérance chevillées au corps, a présenté son Plan d'action pour les trois prochaines années. Il a trouvé écoute attentive auprès du ministre du Tourisme, dont la volonté affichée de soutenir le secteur n'a d'égale que sa résolution à y mettre le prix.

Un premier indicateur : en dépit de la crise internationale et de la compression qui la caractérise, la ville de Marrakech est demeurée «grosso modo» intacte. Sur l'enveloppe globale supplémentaire de 300 millions de dirhams que l'Etat a dédiée à la promotion du secteur, la ville de Marrakech se fait la part du lion, et ce n'est pas le moindre mérite à cet égard. Elle obtient ainsi 150 millions de dirhams.

Ce complément financier est également accompagné d'un dispositif de mesures incitatives à l'endroit des touristes, de produits nouveaux conçus et déployés pour inciter la demande, garantir la meilleure offre et maintenir le cap de la cité ocre. Un plan d'approche est décliné aussi auprès des tour-opérateurs européens et internationaux afin de rendre attractifs les atouts dont dispose la ville et qui, faut-il le rappeler, ne datent pas d'hier et n'ont pas d'équivalents dans le monde.

Car, en effet, crise ou pas, le modèle de Marrakech, comme n'a cessé de le soutenir le président du CRT, Hamid Bentahar, constitue un atout original qui dépasse toutes les vicissitudes. La réunion du CRT a abordé, peu s'en faut, le lancinant problème du tourisme « informel », celui-là même qui prospère à la lisière de l'autre, déréglementé et quasi-illégal. Là aussi, le ministre du Tourisme, tout à sa volonté de renforcer la mise à niveau, a plaidé en faveur de son structuration et de sa valorisation, ensuite de son intégration normative. Il pourrait ainsi de la sorte contribuer au renforcement de l'activité dans la région de Marrakech.

Un autre point, et non des moindres, tient à la confiance que ne cessent d'exprimer les investisseurs internationaux. Le wali par intérim, Bouchaïb Moutaoukil, n'avait pas de mots assez forts pour estimer que « malgré la conjoncture économique internationale difficile, Marrakech n'a cessé de renforcer la confiance des promoteurs et des investisseurs, nationaux et étrangers ». En témoigne d'ailleurs l'inauguration, samedi dernier, du dernier fleuron du groupe Tikida Hôtels, celui qu'on nomme « Riu Tikida Palmeraie » en partenariat avec la chaîne Riu Hôtels&Resorts. Ce qui illustre l'adage que « l'on ne se porte jamais mieux qu'en investissant en période de crise ». C'est une profession de foi. Mieux : il a annoncé que les autorités et les élus de la ville lancent « un vaste chantier de mise à niveau concernant les principaux volets, comme la mise à niveau urbaine, l'aménagement des jardins et des places publiques, l'amélioration de l'environnement urbain, les murailles, les monuments, les éclairages de la ville et notamment la sauvegarde de la palmeraie ».

Le même ton est donné par le directeur général de l'ONMT (Office national marocain du tourisme), Hamid Addou, qui se fait fort d'annoncer que l'Office accompagnera les opérateurs touristiques dans de nombreux pays, en Europe, dans les Amériques, en Asie dans le but de « drainer davantage de visiteurs étrangers et de consolider les liaisons aériennes entre Marrakech et ces pays ». De tels efforts ne sont pas le fait du hasard, et l'objectif d'atteindre en 2010 une hausse estimée à 25% des taux d'arrivées reste d'autant plus louable que le gouvernement, les dirigeants du CRT de Marrakech, les autorités et les élus sont ardemment mobilisés dans ce sens. Tant et si bien que Hamid Bentahar, qui incarne aujourd'hui l'esprit de renouveau, n'hésite pas à dissimuler son optimisme : « La ville de Marrakech, dit-il, dispose actuellement d'un plan d'action homogène pour la période 2009-2012, ce qui lui permettra de se promouvoir de manière considérable ».

Et d'ajouter: « Le succès de ce plan est tributaire de son fondement, sur le respect des traditions et des différents aspects liés à l'environnement. La ville sera à même de relever son propre défi à l'horizon 2010 ». Ce n'est donc pas une clause de style, encore moins un slogan que d'affirmer que Marrakech, cité du tourisme, reçoit la bénédiction et le soutien du gouvernement à juste titre. Le ministre, en présidant une réunion spéciale avec le CRT qui a été consacré à sa relance, en lui renouvelant sa confiance aussi, n'en a pas témoigné autrement. Elle est la locomotive.

Par LE MATIN