En quelques années, Marrakech est devenue le lieu phare du tourisme et du dépaysement. Les clés du succès : un cachet typique, un développement contrôlé, une propreté exemplaire et une flopée de lieux de loisirs.
La ville ocre est incontestablement la ville branchée du pays : branchée par ses unités hôtelières, branchée par ses lieux nocturnes, branchée par les personnalités qui y résident ou qui y séjournent, branchée par les grands évènements qu’elle abrite... Pour être «in», il faut aller à Marrakech. Et il suffit de voir la fréquentation qu’a connue la ville au cours des deux derniers week-ends du mois d’avril. Tous les hôtels, riads, maisons d’hôtes, résidences, appartements... ont été pris d’assaut par une clientèle aussi bien internationale que nationale en mal de dépaysement. Une fréquentation particulière due aux vacances scolaires en France, à Aïd Al Mawlid mais aussi à un grand événement, Caftan, qui a élu domicile à Marrakech et qui a accueilli, lors de cette cinquième édition, près de 1 500 personnes. Un parterre impressionnant du gotha casablancais et r’bati était au rendez-vous.
La légende de la ville est ainsi confortée par la tenue de nombreuses fêtes, manifestations mondaines, colloques, congrès, réunions nationales et internationales touchant aux domaines les plus variés.
Car Marrakech par ces multiples facettes attire : c’est avant tout une ville exotique, une ville animée, une ville propre, une ville fréquentée par les plus grandes stars de la planète... Mais Marrakech c’est aussi une ville de «luxe, de calme et de volupté». «Marrakech apporte la touche finale à un tableau d’une beauté immuable», écrivait un poète de la région.
Le mythe culturel de Marrakech, né de la beauté de son site, de son climat, de son passé chargé d’histoire, des personnalités qui ont marqué son histoire et de la renommée de la Mamounia, se perpétue.
Ce n’est donc pas le fait du hasard si la ville est la première destination touristique du pays avec près de 1,2 million de touristes en 2004.
Quand les jet-setteurs se mêlent aux touristes de masse...
Le secteur touristique sert ainsi de locomotive à l’ensemble du tissu économique de la ville, suivi du textile et de l’agro-alimentaire. Mais pour l’investissement dans la région, c’est encore le tourisme qui remporte la palme d’or. D’ailleurs, pas moins de 54 projets hôteliers sont actuellement programmés ou en cours de réalisation.
L’artisanat de la ville a également été mis en valeur par les touristes étrangers à tel point qu’aujourd’hui on voit des maisons marocaines décorées à l’artisanat marrakchi. L’artisanat de la ville ne se limite plus donc aux ruelles de la médina où les petits artisans façonnaient une à une quelques petites théières, lampadaires, plateaux. Aujourd’hui l’artisanat marrakchi s’industrialise.
Les riads ont également contribué à l’essor de la ville. L’engouement pour ses maisons arabo-mauresques s’est d’ailleurs développé en même temps que la fascination pour la ville. Les riads sont, au fil des années, devenus le «must» des lieux de séjour dans la ville ocre. A l’abri, derrière leurs hauts murs, ils ne laissent rien transparaître de leur splendeur retrouvée. Splendeur qui a un coût. Aujourd’hui, il faut compter plusieurs millions de dirhams au minimum pour l’acquisition d’une de ces demeures. On dénombre, aujourd’hui, quelque 500 riads et maisons d’hôtes dans la médina, lesquels ont pour la plupart été pris d’assaut par des promoteurs européens qui les ont transformés en maisons d’hôtes.
Dans le même temps, une multitude de nouveaux lieux, pour la plupart nocturnes, ont ouvert leurs portes pour assouvir les envies de fêtes des jeunes comme des moins jeunes, des célébrités comme du commun des mortels, des plus aisées comme des petites bourses.
C’est dans cette Marrakech ultra branchée mais aussi chargée de traditions et d’histoire qu’ont choisi de s’installer de nombreuses stars comme Charles Aznavour, Naomi Campbell, Dominique Strauss-Kahn... (voir article pxx). Une clientèle particulière qui s’affiche dans les grands palaces de la ville ou qui préfère la discrétion des résidences de la Palmeraie ou encore des vieux riads réhabilités dans les ruelles et dédales de la médina.
L’emploi, l’activité des petits commerçants, le développement des PME, le secteur agricole de l’arrière-pays, l’immobilier... sont également des secteurs qui ont connu un essor spectaculaire grâce au développement du tourisme.
Le boom de l’immobilier est d’ailleurs plus que jamais au cœur des débats des responsables de la ville. La ville connaît une expansion de zones d’habitation constituées de résidences secondaires. Comment désengorger la ville, comment éviter une saturation des capacités existantes et de certains quartiers, comment sauvegarder le cachet de la ville... sont donc autant de questions et bien d’autres auxquels les autorités locales, l’Erac Tensift, l’Agence urbaine... essayent de trouver des éléments de réponse tout en luttant contre l’habitat insalubre et en développant l’habitat social.
La Vie Economique
jeudi 7 août 2008
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