Avec la canicule qui sévit, depuis quelques semaines, sur Marrakech comme sur les régions avoisinantes, les jardins et les espaces verts de la cité ocre, quasi abandonnés toute la journée, deviennent, dès les premières heures du soir, les lieux privilégiés pour les longues balades.
Un tel engouement pour ces espaces verdoyants, qui constituent un poumon pour la ville et un lieu de détente, de villégiature et de distraction pour les familles et les visiteurs de la ville en quête de fraîcheur, confère à Marrakech un charme particulier, notamment en été.
Cette habitude d’investir les espaces verts et les jardins de Marrakech, loin du vacarme et de l’agitation accrue des boulevards et des terrasses de cafés, ne date pas d’aujourd’hui. Elle relève plutôt du quotidien des anciennes familles marrakchies qui, par le passé, organisaient, chaque week-end et pendant les congés, des N’zaha (sorties).
Au boulevard Mohammed VI comme dans sa nouvelle extension, aux alentours des remparts de l’ancienne médina, aux environs des Jardins de la Ménara, à " Ghabat Achabab " (forêt des jeunes), dans les jardins du boulevard Allal Fassi, comme dans ceux de Bab Doukala, ou encore dans " Ouahat Hassan II " au quartier Sidi Youssef Ben Ali, hommes et femmes, jeunes et vieillards n’hésitent pas à réserver leurs places dès les premières heures de la soirée.
Le programme de ces sorties nocturnes est souvent bien garni, puisque outre, l’échange de points de vue sur des sujets du quotidien, le partage d’anecdotes, de blagues et d’histoires burlesques, ou encore l’organisation de séances de jeu de cartes ou d’échecs, chaque groupe de visiteurs prend, par la suite, le temps de dîner tranquillement et de déguster un bon verre de thé à la menthe souvent préparé sur place.
Quant au retour à la maison après de bons moments de divertissement partagés entre amis et proches, il s’opère souvent vers 5h00 ou 6h00 du matin pour les personnes en congé et un peu plus tôt pour ceux qui travaillent le lendemain.
En plein centre de ces espaces verts, des groupes de jeunes, souvent munis d’instruments musicaux, plongent ces endroits dans une ambiance de fête et de joie, chantant et dansant aux rythmes de la " Dekka marrakchia " et des " Tkitikates ", ce qui suscite admiration et enchantement des visiteurs.
Une telle effervescence dans les espaces verts de Marrakech se traduit, d’autre part, par le développement de petits commerces souvent tenus par des marchands ambulants (sandwichs, boissons, glaces), ce qui n’est pas sans engendrer parfois quelques risques de santé notamment en cette période estivale où les intoxications alimentaires sont récurrentes.
Approchés par la MAP, nombre de visiteurs ont estimé nécessaire de placer la gestion de ces espaces verts au cœur des préoccupations des autorités locales et des élus, en faisant appel au savoir-faire de sociétés spécialisées et en renforçant la sécurité au sein de ces espaces.
Après avoir mis l’accent sur l’importance de la propreté à l’intérieur de ces jardins, ils se sont prononcés en faveur de la mise en place en leur sein, de points de vente bien aménagés, de manière à réunir toutes les conditions d’hygiène et de salubrité.
"Il serait souhaitable de tirer profit des expériences étrangères réussies dans ce domaine, surtout que la mise en place de ces petits commerces contribue à la création de nouveaux emplois et à l’atténuation de l’informel, tout en préservant la santé des consommateurs", ont-ils dit.
Ils ont, en outre, estimé indispensable de sensibiliser les populations quant à l’importance de ces espaces, tout en les incitant à contribuer positivement au maintien de la propreté de ces endroits et au respect des plantations, via l’adoption d’un simple comportement civique et responsable.
La superficie totale des espaces verts dans la cité ocre avoisine les 350 ha, sans compter la palmeraie de Marrakech (10.000 ha), l’oliveraie de l’Agdal (500 ha) et l’oliveraie de la Menara (80 ha).
Si le ratio des espaces verts par habitant (reconnu mondialement) est de 10m2/habitant, cette moyenne est de plus de 11 m2 par habitant à Marrakech.
Concernant les actions visant la préservation de ces espaces verts à Marrakech, elles sont diverses et concernent, entre autres, l’implantation de milliers de fleurs et d’arbres, la création de jardins le long des boulevards, le développement des jardins des quartiers résidentiels, outre l’aménagement de certains grands parcs urbains et jardins historiques.
Une autre action très importante concerne la régénération de la palmeraie de Marrakech, notamment avec les efforts inlassables déployés par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’environnement et la mise en place, sur 15 ha, d’une pépinière communale d’une production annuelle de 100.000 plants et la plantation de 80.000 palmier-dattiers dans la palmeraie et les différents espaces verts de la cité ocre.
Ces actions louables, conjuguées aux efforts du secteur privé, méritent d’être soutenues, car de nature à permettre à la ville des sept saints de préserver son image rayonnante de ville-jardin et l’une des cités les plus verdoyantes du Royaume.
Source: MAP
lotfy samir
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